Ce projet a pour objectif d’interroger la place du paysage et de la nature dans les nouvelles pratiques du tourisme.
Si le portrait devant un lieu d’exception n’est pas nouveau, la multiplication des selfies destinés aux réseaux sociaux, visionnés en petit format sur l’écran de nos téléphones, a transformé le paysage, précédemment sujet, en accessoire. Nous ne posons plus au sein d’un lieu, mais devant.
Si l’on peut parfois s’amuser de ces files d’attente qui se sont créées dans de nombreux lieux touristiques pour prendre le selfie qui ressemblera en tout point (et c’est là le but), à des milliers d’autres, il convient de prendre conscience de l’impact écologique de cette surconsommation digitale au service de la promotion de soi, et qui parfois peut finir par représenter un danger pour l’intégrité de ces paysages.
Pour illustrer ce propos, des photographies instantanées prises dans des paysages touristiques du Sud de la France ont été placées à la manière d’une succession d’images consultées sur les réseaux sociaux. Ces photographies sont celles des arrières plans de nos selfies. Au premier plan, un personnage prend de plus en plus de place pour symboliser le glissement progressif de ce paysage précédemment sujet, devenu décor. Chaque photographie est titrée par un hashtag trouvé en commentaire de photographies prises dans ces lieux et publiées sur Instagram.